L'ÉGLISE ABBATIALE DE FONTGOMBAULT

Le parvis

La chapelle de Saint-Benoît de Décené

Statue de la Vierge à DécenéLa chapelle de l'ancien prieuré de Décené, sur la paroisse de Pouligny-Saint-Pierre, en bordure de la Brenne, se trouvait au retour des moines à l'abandon et menaçait ruine. Elle fut rachetée en 1954, puis démontée pierre par pierre en 1965, et enfin remontée en 1970 en face de l'église abbatiale, où elle fut de nouveau consacrée le 12 août 1971.

Petit chef d'oeuvre de simplicité romane, elle respire la paix et invite encore aujourd'hui à la prière.

 

 

vue extérieure de la chapelle de Décenéintérieur de la chapelle de Décené

L'oratoire Mater Admirabilis

Statue de Mater AdmirabilisLe petit édicule abritant une statue de Notre-Dame a été construit en 2010 et béni solennellement le 16 juillet, en la mémoire de Notre-Dame du Mont-Carmel. La statue est vénérée sous le titre de Mater admirabilis, titre pour lequel la Vierge Marie a marqué sa prédilection.

L'église abbatiale

photo aérienne de l'égliseL'église abbatiale de Fontgombault a été conçue sur un plan grandiose, avec près de 82 m de longueur ; sa nef est large de 17,6 m, pour une hauteur équivalente ; la taille imposante du sanctuaire (dont la voûte en berceau a une portée de 8,27 m) lui donne une ampleur et une harmonie remarquables.

plan de l'égliseLa disposition de l'espace sacré combine le « plan bénédictin », caractérisé par l'ajout, avant les absidioles greffées sur le bras du transept, d'une ou deux travées supplémentaires, avec un plan fréquemment adopté dans les églises de pèlerinage, qui comporte un déambulatoire et trois chapelles rayonnantes.
    Les techniques les plus avancées du XIIe siècle ont été utilisées pour le projet architectural de Fontgombault, en particulier au service d'un éclairage généreux de l'édifice, comme dans la grande église de Cluny bâtie par saint Hugues.

détail d'une fenêtre d'absidioleEn même temps que l'église abbatiale annonce ainsi le gothique et sa passion de la lumière, l'austérité du décor sculptural fait écho à la volonté de revenir à une simplicité plus dépouillée du "nouveau monachisme".

L'extérieur de l'église

Le portail de la nef

Le pignon ouest avec le portailL'épaisseur de ses murs (2,10 m au niveau du portail) a permis au grand pignon ouest de survivre à la ruine quasi totale de la nef en 1569. Le massif inférieur du pignon central fait saillie pour donner plus de profondeur au grand portail sans tympan, à la mode du Berry et du Poitou. De l'auvent qui abritait jadis le grand portail, il ne reste que trois corbeaux et le solin de pierre. La fenêtre axiale à lancettes géminées est probablement de la fin du XIIe ou du XIIIe siècle. L'échauguette à mâchicoulis et les archères témoignent du temps où cette façade était fortifiée pendant les guerres franco-anglaises des XIVe et XVe siècles.

voussures du portail de l'abbatialeLe portail à quatre voussures est richement sculpté, avec rosaces à caisson, billettes déboîtées, faisceaux toriques, et de nombreux motifs végétaux et figures animales ou humaines.



chapiteaux du portail de l'abbatialepetit personnage du portail de l'abbatiale

Le chevet

le chevet vu par un droneLe chevet à chapelles rayonnantes se déploie sur trois paliers : les cinq absidioles, le déambulatoire, l'hémicycle du sanctuaire, surmonté par un pignon intermédiaire qui se prolonge jusqu'aux travées droites des absidioles externes.
  Le clocher s'élève sur plan carré à la croisée du transept. La tour primitive a disparu lors de l'incendie de la fin du XVIe siècle, et il n’en reste que la souche, entourée de colonnes engagées, et percée de quatre petites baies, aujourd’hui murées, qui donnaient dans le tambour de la coupole.
    Actuellement, le clocher abrite quatre cloches sonnées à la main, et un carillon d'horloge à deux petites cloches électrifiées.

La nef

Le vaisseau central

La nef de l'égliseEn entrant dans la nef, on est frappé par la déviation vers la gauche de l'axe de l'édifice, comme dans d'autres églises romanes. Ruinée en 1569 par les calvinistes, la nef est restée longtemps un amas de décombres où la végétation s’installait. Elle fut restaurée par l'abbé Lenoir en une dizaine d'années (1889-1899).
    Son élévation actuelle n'est peut-être pas conforme à la configuration originale de l'édifice, ni sans doute ses croisées d'ogives ; mais tel qu'il se présente aujourd'hui, le vaisseau central, avec sa paisible ordonnance, la clarté intense qui l'inonde aux heures de l'après-midi, et sa perspective sur un sanctuaire lointain et mystérieux, invite au recueillement et à la prière.

Notre-Dame du Bien-Mourir

la statue de Notre-Dame du Bien-MourirDans le bas-côté sud se trouve la statue de Notre-Dame du Bien-Mourir, autrefois placée dans le tympan du portail nord de l'église et nommée "Médiatrice de toutes grâces". Elle reçut son nom actuel à la Révolution, après qu'un malheureux, qui avait tenté de la profaner, fit une chute dont il mourut peu après en manifestant un profond repentir. Son visage a été refait dans les années 1950 dans l'esprit de celui des Vierges romanes.

Accessible dans la journée à la vénération des fidèles, elle est visitée le soir par le moines qui viennent filialement lui rendre leurs hommages et lui confier toutes leurs intentions.

 

Notre-Dame du Bien-MourirNotre-Dame du Bien-Mourir

Le transept

Le transept sudLe massif du transept déborde le vaisseau central de près de six mètres de chaque côté ; en plan, la croisée dessine un trapèze irrégulier, évasé vers le sanctuaire. L'arc qui annonce le sanctuaire est comme lui en plein cintre, alors que les bras du transept sont couverts de voûtes en berceau brisé.

La coupole, montée sur trompes semi-coniques, s'élève à près de 23 m, sans être rigoureusement circulaire.

La coupole du transeptLes croisillons s'ouvrent à l'est sur le déambulatoire et sur deux chapelles profondes, selon le plan bénédictin. Une galerie, éclairée par des baies tantôt géminées, tantôt uniques, ceinture le bras du transept et rejoint le triforium du choeur. De petites fenêtres, dont l'ouverture est pratiquée dans le départ même de la voûte, éclairent le haut des croisillons.

Le sanctuaire

Le sanctuaireLes dimensions du choeur révèlent l'audace de l'architecte, qui n'a pas craint de monter la voûte à près de dix-sept mètres, avec une portée exceptionnelle de 8,27 m. Cette proportion, proche de celle de Saint-Benoît-sur-Loire, donne une ampleur majestueuse à l'écrin de pierre qui met en valeur l'autel majeur. Par ses formes dégagées, son élégance et l'harmonie de son déploiement, le sanctuaire de Fontgombault se range parmi les compositions romanes les plus achevées.

Le sanctuaire éclairéDans l’hémicycle, six colonnes cylindriques posées sur un mur bahut soutiennent sept arcs fortement surhaussés pour laisser largement pénétrer dans le sanctuaire la lumière des grandes baies du déambulatoire. L'espace entre les colonnes est calculé de façon à répondre au plan du déambulatoire : pour qui se trouve au centre de l'autel, les trois chapelles rayonnantes et les baies du déambulatoire apparaissent respectivement encadrées par les grands et les petits écarts.

La galerie ajourée du déambulatoire représente l'un des premiers essais de percement du triforium.

Le déambulatoireAutour du sanctuaire, un déambulatoire ample et lumineux dessert les absidioles. Selon la tradition, la chapelle axiale est plus ample et plus richement décorée que les autres chapelles.

Les sculpteurs de Fontgombault ont déployé dans tout le sanctuaire des chapiteaux à feuillage.

Le maître-autel de face, éclairéL'autel majeur, qui date de 1857, mesure quatre mètres sur deux, et s'inspire du décor du portail sud de la cathédrale de Bourges pour présenter le Christ glorieux entouré des douze Apôtres.