Saint Benoît et la Règle des moines

La volonté de tout quitter pour entrer dans la vie monastique est un mystère. Pourquoi un tel choix, ou plutôt pour qui ? L’appel à une telle vie, dont le Christ lui-même a donné l’exemple par sa vie cachée, son séjour au désert, ses prières solitaires et surtout sa croix, n’est pas nouveau.

une grotte des premiers ermitesPar le baptême, tous les chrétiens sont appelés à faire grandir en eux l'amour de Dieu. On peut arriver à cette perfection en vivant dans le monde, mais il existe aussi une autre voie, plus directe et plus escarpée, qui fut d'abord celle du martyre ; puis, quand les persécutions ont cessé, certains chrétiens particulièrement fervents, qui avaient toujours le désir de donner leur vie pour le Christ, sont partis au désert mener une vie d'ascèse et de prière très radicale. Certains se groupèrent en petites communautés, et ainsi naquit la vie monastique. Au VIe siècle, saint Benoît, qui avait d'abord mené dans la solitude une vie semblable, regroupa des disciples et écrivit pour eux une règle de vie, qui leur prescrivait de vivre comme une famille de frères rassemblée sous l'affectueuse autorité d'un Père pour chercher Dieu, vaquer à sa louange chorale et au travail des mains, en veillant à ne jamais rien faire passer avant l'amour du Christ.

début de la règle de saint BenoîtCette Règle s'est répandue dans tout l'Occident chrétien au cours des siècles suivants. Par la sagesse de ses dispositions, elle a profondément influencé la construction de l'ordre social chrétien dont nous avons hérité. Mais au-delà d'un trésor de sagesse humaine qui continue d'étonner et d'inspirer aujourd'hui encore nos contemporains, elle est avant tout un chemin vers Dieu, dans l'esprit de l'évangile, pour tous ceux qui "hâtent leur marche vers la Patrie céleste".

Les voeux monastiques

Le Père Abbé Antoine ForgeotCelui qui s'engage par des voeux à observer les conseils évangéliques, dans une offrande totale de sa vie, trouve la vraie liberté du coeur en devenant disponible pour Dieu seul (cf. Mt 19,21 "si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens et suis-moi").

Dans sa Règle, saint Benoît fait prononcer au moine une triple promesse : celle de vivre la stabilité, la conversion des moeurs et l'obéissance.

La stabilité

Parmi les différentes formes de vie religieuse, la vie monastique présente un cadre bien particulier, dont la clôture est l'élément le plus manifeste. Par le voeu de stabilité, le moine s'engage à rester toute sa vie dans la même communauté, normalement celle où il a fait profession. La stabilité du corps est là pour favoriser le retrait de l'âme de tout le tumulte du monde. Le voeu de stabilité est subordonné à celui d'obéissance, de sorte que le moine peut être envoyé dans une nouvelle fondation, ou pour aider dans un autre monastère.

vue d'ensemble de l'AbbayeUne des conséquences de ce voeu de stabilité est le souci de la beauté du lieu qu'habitent les moines, en vue de l'épanouissement intérieur des âmes. Consciente de cette influence de l'extérieur sur l'intérieur, la tradition monastique a toujours choisi avec soin les sites où se sont implantées les abbayes.

S'il doit sortir de la clôture du monastère pour quelque affaire, le moine demande la permission et la bénédiction du supérieur. En effet, saint Benoît précise bien que c'est dans le monastère, comparé à un atelier, que le moine doit utiliser les « instruments des bonnes oeuvres » décrits au chapitre 4 de la sainte Règle, s'il veut parvenir au but recherché.

le verger de l'Abbaye en fleursDans un monde d'extrême mobilité et d'instabilité permanente, la clôture monastique vient rappeler les valeurs de l’enracinement. En renonçant aux changements extérieurs, le moine peut retrouver la joie de vivre au rythme des saisons, tissant au fil des ans cette connivence avec la nature que les paysans fidèles à leur terre connaissent bien. Alors la clôture n'est plus une prison, mais le moyen de retrouver la destination première de toute la création, qui est de chanter la gloire de Dieu.

Séparé des hommes, le moine les retrouve plus profondément en Dieu, il recueille leurs détresses secrètes et appelle sur eux la miséricorde divine.

La conversion des moeurs

Le voeu de conversion des moeurs est le deuxième que saint Benoît fait prononcer au moine. Par cette expression, on entend le fait de se détourner concrètement et quotidiennement du péché, des biens superflus et de la préoccupation de soi-même, pour adopter les moeurs monastiques, notamment la chasteté et la pauvreté, que ne mentionne pas explicitement la formule des voeux, mais qui sont contenues ici.

un moine dans le cloîtrePar la pauvreté, le moine renonce à tout ce qui passe, afin d'être riche de Dieu lui-même. La pauvreté monastique impose au moine de ne rien avoir en propre ; ce dont il se sert au quotidien est simplement à son usage, cela appartient au monastère. Il s'en remet au jugement du Père Abbé en demandant avec simplicité ce qui lui est nécessaire. Ainsi garde-t-il une âme libre pour s'attacher à Dieu seul. L'ensemble de tout ce qui est nécessaire à la vie de la communauté et à ses activités (de vastes bâtiments, des terres, des ateliers, de nombreux outils...) n'a d'autre propriétaire ni d'autre fin que Dieu lui-même.

Notre-Dame de GaliléeLa chasteté monastique ne correspond pas seulement au fati de renoncer à fonder une famille et de vivre dans l'abstinence sexuelle ; elle est un ferme propos de faire de son mieux pour ne pas livrer son coeur et ses affections à qui que ce soit ou à quoi que ce soit d'autre que Dieu lui-même, c'est-à-dire à tout aimer en Dieu et à cause de Dieu. La chasteté est une dilatation de la capacité d'amour de l'homme. "La chasteté pour le royaume des cieux (Mt 19,12), dont les religieux font profession, doit être regardée comme un grand don de la grâce. Elle libère singulièrement le coeur de l'homme (1Co 7,32-35) pour qu'il brûle de l'amour de Dieu et de tous les hommes ; c'est pourquoi elle est un signe particulier des biens célestes, ainsi qu'un moyen très efficace pour les religieux de se consacrer sans réserve au service divin et aux oeuvres de l'apostolat. Ils évoquent ainsi aux yeux de tous les fidèles cette admirable union établie par Dieu et qui doit être pleinement manifestée dans le siècle futur, par laquelle l'Église a le Christ comme unique époux." (Concile Vatican II, décret Perfectae Caritatis §12)

L'obéissance

un frère convers au travailPar l'obéissance, le moine remet sa volonté à Dieu, renonçant ainsi à diriger lui-même sa vie pour se laisser guider par ceux que Dieu a mis sur sa route pour lui parler en son Nom : "qui vous écoute m'écoute" (Lc 10,16). Avec le voeu d’obéissance, le moine renonce à ce qu'il a de plus intime : sa propre volonté. Ce renoncement est souvent celui qui scandalise le plus nos contemporains : la liberté n'est-elle pas le premier bien de l'homme, qu'il ne peut aliéner sans déchoir ? En fait, l'obéissance ne consiste pas à renoncer à sa liberté, mais bien plutôt à tout ce qui entrave le plein usage de cette liberté, c'est-à-dire ce qui empêche de choisir toujours et de toute son âme le bien le plus désirable, le seul qui ne passera jamais, c'est-à-dire la volonté de Dieu.

L'obéissance s'appuie sur la foi : c'est dans la foi que le moine reconnaît la volonté de Dieu dans l'ordre de ses supérieurs et qu'il entre dans le grand mouvement d'obéissance qui entraîne toute la création vers le Père. L'obéissance est aussi et surtout affaire d'amour : c'est par amour de Dieu, par volonté d'imiter le Christ obéissant jusqu'à la mort de la Croix, que le moine accepte de renoncer à sa volonté propre. Saint Benoît recommande même aux moines de s'obéir les uns aux autres, tant le bénéfice qu'on en retire est grand.

Les vertus monastiques

L'humilité

Un cyclamenPour saint Benoît, l'humilité est une attitude foncière de l'âme, qui se manifeste aussi par l'obéissance.

Elle guérit la blessure la plus profonde créée en nous par le péché, cette pente à l’exaltation et à la suffisance, à l'affirmation égoïste du moi.

Le chemin pour retrouver notre vraie place devant Dieu et devant les hommes est jalonné par saint Benoît de douze degrés d'humilité, avec leurs composantes intérieures et leur retentissement dans l'attitude extérieure (Règle, ch. 7).

Le silence

scultpure du portail de l'abbatialeLe silence est encore une grande caractéristique du mode de vie particulier des moines. Chacun d'eux est appelé à se libérer des bavardages inutiles pour laisser la Parole de Dieu grandir au fond de son âme.

Aussi saint Benoît est-il très strict sur ce point dans sa Règle : même aux disciples déjà formés, il ne veut pas qu'on accorde trop facilement licence de parler. Une place spéciale est réservée au silence de nuit, depuis la fin des Complies jusqu'à l'office de Prime le lendemain matin : à l'unisson de la nature, les moines sont alors invités à respecter un silence absolu. Dans le cours de la journée, il est possible de parler pour des motifs de travail ou de charité, mais avec mesure et discrétion.

les moines en récréationUn moment de détente est prévu chaque jour, en général après le déjeuner, où les moines peuvent deviser librement. Ces récréations offrent une occasion de partager les humbles événements de la vie de la communauté, aussi bien que les nouvelles de la vie de l'Église et du monde. Une fois par semaine, une promenade à pied d'environ trois heures donne aux corps et aux âmes l'occasion de se détendre et de se récréer mutuellement dans la joie et la charité fraternelle.

La vie de prière

un moine en oraisonLa prière est la trame dont est tissée toute la journée du moine, à longueur de vie. Aussi saint Benoît demande-t-il avant tout, quand se présente un candidat à la vie monastique, de vérifier "s'il cherche vraiment Dieu" (Règle, ch. 58), car la recherche de Dieu, qui est comme la définition de la vie monastique, se réalise principalement par la prière.

Prier, c'est demeurer avec Dieu, l'aimer dans un regard qui n'a plus besoin de mots et qui n’est qu’attente de la rencontre définitive. Cette prière intérieure très douce se concilie tout au long de la journée avec bien des activités, mais le moine doit aussi consacrer des moments exclusifs à cette rencontre avec Dieu, du temps consacré à Lui seul.

La liturgie

La messe chantéeLe moine est d'abord l'homme de la liturgie, prière officielle de l'Église offerte sans cesse à Dieu au nom de toute l'humanité. Saint Benoît invite le moine à ne rien préférer à cette oeuvre première. Le chant grégorien, chant propre de l'Église latine, dont la beauté et la force d'évocation spirituelle transcendent toutes les époques, invite les âmes à entrer doucement dans le mystère. La solennité qui entoure la Messe conventuelle fait prendre conscience que l'Eucharistie est vraiment, selon les mots du concile Vatican II, "le centre et le sommet de la vie de l'Église et de tout chrétien".

La messe matinaleÀ Fontgombault, nous célébrons avec l'autorisation du Saint-Siège la liturgie traditionnelle, dont les rites multiséculaires, fruits délicats de la vertu de religion, aident merveilleusement l'âme à entrer dans un climat d'adoration devant la majesté divine. À la fin des Laudes, les moines prêtres célèbrent chacun la messe, dans un grand recueillement ; la concélébration est réservée à certains jours de fête.

L'office des Vêpres au choeurDe ce centre qu'est le sacrifice eucharistique quotidien, rayonnent les différentes Heures de l'office choral, qui sanctifient les divers moments de la journée des hommes, offrant pour eux tous à Dieu, au nom de la Mère Église, un hommage de louange et d'adoration, une prière de demande et de réparation, par les paroles des psaumes, où sont exprimés dans un langage poétique inspiré toutes les attentes et tous les sentiments de l'âme humaine. En revenant au choeur sept fois le jour et une fois la nuit, les moines manifestent que le temps appartient à Dieu et lui est consacré. Les cent cinquante psaumes sont répartis sur la semaine selon la disposition proposée par saint Benoît dans sa Règle.

Les stalles du choeur des moinesLe service de la louange commence, entre 4h40 et 5h15 selon la solennité de l'office, par les Matines, qui comprennent toujours douze psaumes. Elles sont suivies des Laudes, qui portent ce nom parce qu'on y trouve toujours les trois derniers chants du psautier, consacrés à la louange.

Les autres Heures correspondent à la division du temps chez les anciens : Prime, Tierce, Sexte et None, sont respectivement la première, la troisième, la sixième et la neuvième heure du jour. Prime comprend depuis le IXe siècle, après l'office décrit par la Règle, un petit office dans la salle du chapitre, avec la lecture dans le Martyrologe de la liste de tous les saints et bienheureux fêtés le lendemain, ainsi que des prières pour les défunts (moines, amis et bienfaiteurs, personnes qui nous sont recommandées), et la lecture d’un chapitre de la sainte Règle.

L'office au choeurL'office de Tierce est célébré à 10h, suivi de la Messe chantée. Sexte et None prennent place respectivement avant et après le repas et la récréation ; l'office de Vêpres, plus solennel, a lieu après le travail de l'après-midi, et celui de Complies, précédé d'une lecture au chapitre, termine la journée du moine.

La prière personnelle

Un vieux moine prie le chapeletEn plus de la prière liturgique, qui occupe au moins quatre heures de sa journée, le moine est invité à chercher Dieu dans le coeur à coeur de l'oraison silencieuse, moment d'intimité avec Celui dont il se sait aimé. Chacun prie aussi quotidiennement le Rosaire, en tout ou en partie, comme l'hommage fidèle dû à la vierge Marie, Mère de tous les moines et Reine de ces lieux.

La lecture sacrée ou lectio divina est encore une forme de la prière monastique, nourrie premièrement de l'Écriture sainte, des Pères de l'Église et des auteurs spirituels. Cette lecture méditative s'épanouit spontanément en prière de l'âme.

La vie communautaire

Le Père Abbé

La vie monastique se déroule au sein d'une communauté que saint Benoît a pourvue d'un Père, ce que signifie le mot "Abbé". C'est à lui que va d’abord l'obéissance demandée à tous ; c'est à lui que doit aussi aller un amour filial très délicat, qui vient de ce que la foi le désigne au regard des moines comme tenant la place du Christ.

Il est élu à vie par les moines, ce qui permet à son influence de marquer durablement la communauté et assure la stabilité dont les âmes ont besoin pour chercher Dieu.

Le Père Abbé à sa stalle au choeurL'Abbé a pour charge de donner aux âmes la doctrine spirituelle, d'encourager et de guider chacun sur le chemin de la perfection, par ses exhortations, mais aussi au besoin par des réprimandes et des corrections. Saint Benoît ne lui a pas caché la difficulté de sa tâche : « l'Abbé doit toujours se souvenir du nom qu'il porte, et savoir qu'on exigera davantage de celui à qui on a confié davantage. Qu'il sache aussi combien est difficile et ardue la tâche qu'il assume de conduire des âmes et de se plier à des caractères multiples » (Règle, ch. 2). Il lui rappelle avec insistance qu'il devra rendre compte à Dieu de sa gestion, qu'il devra chercher « à servir plus encore qu'à commander », et « à être aimé plutôt que craint ». Il devra « faire passer la miséricorde avant la justice », mais sans se départir d'une douce fermeté qui lui fera « haïr les vices tout en aimant les frères » (Règle, ch. 64).

Aux jeunes moines venus d'une société marquée par l'absence de la figure du père, il faut parfois une véritable rééducation du coeur pour entrer dans la joie de la confiance filiale envers l'Abbé, dont la paternité apparaît alors comme le sacrement de la paternité divine.

La communauté

Fils d'un même père, les moines sont invités à développer entre eux la charité fraternelle. Celle-ci n'existe pas sans que chacun veille à réduire concrètement les exigences de son égoïsme et à se mettre au service de tous.

Une vraie vie fraternelle en communauté exige que chacun renonce un peu à soi-même, à ce qui l'intéresse ou le mettrait en valeur, pour cultiver l'esprit de famille, la mise en commun des joies et des peines, l'entraide fraternelle, le souci de l'unité des coeurs et des intelligences.

Les Frères convers

Le travail de la buanderieÀ Fontgombault, l'unique vocation monastique se réalise dans la distinction entre moines de choeur et frères convers. Très ancienne dans l'histoire monastique, cette distinction a été confirmée par le concile Vatican II (décret Perfectae Caritatis §15). Appelés à un même idéal de vie monastique et de sainteté selon la Règle de saint Benoît, mais sans confusion des vocations, les uns et les autres prononcent les mêmes voeux et portent le même habit.

L'épluchage des légumesLa vocation de Frère convers s'adresse aux jeunes gens, déjà engagés ou non dans la vie professionnelle, qui se sentent appelés à chercher la sainteté dans l'offrande à Dieu du travail de leurs mains. La vie des Frères est caractérisée par le service. L'horaire de leurs journées accorde plus de place au travail manuel. Grâce aux nombreux travaux indispensables qu'ils peuvent ainsi réaliser, ils permettent aux moines de choeur de se consacrer longuement à l'office divin, menant eux-mêmes une vie humble et cachée, dont le modèle est la figure de saint Joseph à Nazareth.

Le noviciat

Dans la famille monastique, le noviciat forme un groupe à part. Les novices partagent la prière et les travaux de toute la communauté, qui les entoure d'une affection discrète, mais leur formation revient au seul Maître des novices, sous l'autorité du Père Abbé.

Celui qui pense être appelé par Dieu à devenir moine est d'abord invité à séjourner un certain temps à l'hôtellerie. S'il persévère dans son intention d'entrer au monastère et que le Père Abbé l'accepte, il peut entrer au noviciat. Le premier engagement est émis pour trois ans, et ne peut avoir lieu avant au moins deux années passées parmi les novices. Après ses premiers voeux, le jeune moine reste encore deux années dans le groupe du noviciat pour achever sa formation initiale.

Il n'y a pas de règle absolue concernant l'âge auquel on peut entrer au noviciat, mais la formation qui y est dispensée est adaptée pour des jeunes gens de 20 à 35 ans environ.

Le travail

Le travail manuel

Travail des champs avec le tracteurLe travail est une composante essentielle de la vie humaine, assumée depuis toujours par les moines comme collaboration à l’action du Créateur (Gn 2,15 : "Le Seigneur prit l'homme qu'il avait formé et le plaça dans le jardin pour y travailler et le garder") aussi bien qu'en esprit de pénitence, dans la logique de la Rédemption (Gn 3,19 : "C'est à la sueur de ton front que tu mangeras ton pain" dit Dieu à l'homme après le péché). Par le travail manuel, le moine consacre au service de Dieu ses forces physiques tout en gardant l'esprit de prière. "Que chacun d'eux, dans sa tâche, se sente astreint à la loi commune du travail et, tout en se procurant ainsi le nécessaire pour leur entretien et leurs oeuvres, qu'ils rejettent tout souci excessif et se confient à la providence du Père des cieux (Mt 6,25)" (Perfectae Caritatis, §13).

La cueillette des pommesTous travaillent pour assurer la subsistance de la communauté. Il y a d’abord les tâches que réclame la vie quotidienne : cuisine, buanderie, entretien de la maison et des jardins. Il faut également produire légumes et fruits, ...

Une vache du monastère
... ainsi que les produits laitiers, les oeufs et la viande, toutes productions dont le surplus est vendu à l'extérieur.
Une petite vigne suffit à la consommation de table de la communauté, ainsi que pour la célébration des Messes quotidiennes.


Les poteries mises au four
Certains ateliers ont une production artistique destinée à la vente, comme la poterie, l'atelier des icônes ou celui des émaux confectionnés dans l'esprit des ateliers limousins du XIIe siècle.Atelier des émaux et orfèvrerie

Plusieurs autres ateliers sont destinés aux travaux nécessaires à l'entretien du monastère : atelier de plomberie, d'électricité, d'entretien des bâtiments, de peinture et de vitrerie, de menuiserie...

Le grand orgueC'est de cette menuiserie qu'est sorti entre autres le grand orgue de l'église abbatiale, conçu d'après les principes établis par un bénédictin du XVIIe siècle, Dom Bedos de Celles, et inauguré en 1994, après dix années de travail en collaboration avec un facteur d'orgue, M. Jouve. L'instrument comprend quarante-cinq jeux, quatre claviers et plus de trois mille tuyaux ; son harmonisation a été entièrement refondue par Franck Bistocchi en 2012.

Un atelier typographique produit les feuillets, cahiers et ouvrages à l'usage de la communauté et des hôtes, ainsi que certaines publications destinées à la vente.

La micro-centrale hydroélectriqueL'ancien moulin sur la Creuse est équipé depuis 1980 pour la production d'hydroélectricité. L'installation a été entièrement rénovée en 2020 et dotée d'une nouvelle technologie.

L'accueil des hôtes

Conformément au précepte de saint Benoît, la communauté s'efforce d'accueillir tout arrivant comme le Christ.

La porterie est le petit bâtiment où viennent frapper tous les arrivants : hôtes, visiteurs, livreurs, simples touristes, familles des moines. Elle fait en même temps fonction de librairie religieuse et propose divers objets de piété.

La façade de l'hôtellerieL'hôtellerie, intégrée aux bâtiments monastiques pour les hommes, extérieure au monastère pour les femmes et les familles, reçoit les familles des moines, ainsi que toutes les personnes et les groupes qui demandent à passer quelques jours de ressourcement spirituel.

La formation

Enfin, un certain nombre de moines consacrent du temps à la formation des novices et des jeunes moines étudiant la philosophie et la théologie.